Le président de la République, Jovenel Moïse, a rencontré mercredi 21 mars 2018, au Palais national des membres du Forum économique du secteur privé et des responsables d’associations sur l’arrêté exigeant que les transactions soient libellées en gourdes dans le pays.
Un « groupe consultatif de suivi a été mis sur pied » qui sera en charge des circulaires d’application, a annoncé le chef de l’Etat via son compte Twitter.
Il a qualifié de « fructueuse » cette rencontre à laquelle ont pris part, entre autres, le ministre de l’Economie et des Finances, Jude Alix Patrick Salomon, le gouverneur de la banque de la République d’Haïti Jean Baden Dubois, le coordonnateur adjoint du Forum économique et président de l’Association des industries d’Haïti Georges Sassine, Olivier Barreau du secteur des assurances, Claude Pierre-Louis, Maxime D. Charles de l’Association professionnelle des banques.
Le gouvernement est d’accord pour recevoir notre accompagnement dans l’application de l’arrêté, a déclaré Monsieur Georges Sassine qui a dirigé la délégation du forum en l’absence de Bernard Craan, en dehors du pays lors de cette rencontre, selon le journal Le Nouvelliste.
Le cap est mis sur les circulaires d’application appelées à répondre à un ensemble de questions pratiques et opérationnelles que l’on se pose dans chaque secteur d’activité. « Le temps joue contre nous. Il faut agir.
Le plus tôt serait le mieux », a poursuivi Georges Sassine qui souligne que le secteur privé n’est pas opposé au fait que la gourde soit la monnaie de paiement.
« La seule et unique chose que l’on veut c’est que l’on est satisfait de voir que le secteur public veut travailler de concert avec le secteur privé pour approfondir la question », a confié au journal Carl-Frédéric Behrman, de Bermann Motors.
Maxime D. Charles, ex-président de l’APB, consultant du Forum économique du secteur privé, a souligné qu’un comité public/privé était « préférable » pour qu’il y ait des circulaires d’application « vivables et réalistes » pour toutes les parties, les agents économiques en tenant compte des spécificités de chaque secteur.
« Les contrats d’assurance sont endossés sur des contrats de réassurance avec des réassureurs qui sont à l’extérieur. Je crois que l’un des assureurs, M Barreau, a mentionné qu’il n’y avait que 10 réassureurs internationaux qui prêtent encore un certain intérêt à Haïti », a illustré Maxime D. Charles.
« Il faut prendre en compte les réalités de chaque secteur d’activité pour ne pas faire des faux pas qui soient interprétés de manière erronée par l’ensemble du grand public », a-t-il insisté.
Le comité d’application de l’arrêté est composé de représentants du secteur public uniquement.
Après la publication de l’arrêté du 1er mars, la Banque de la République d’Haïti avait publié un avis stipulant que « Les transactions sur les comptes en devises restent et demeurent inchangées, ce conformément aux dispositions de l’article 2 du décret du 18 janvier 1990 rapportant celui du 7 juillet 1989 sur les devises».
« Il demeure entendu que les rémunérations des dépôts ainsi que les retraits de fonds doivent être effectués dans la monnaie du compte, suivant les modalités de gestion de ces comptes, conformément à l’article 2 du décret du 29 septembre 1989 », poursuit l’avis, ajoutant que les intérêts et les frais relatifs à tout crédit seront prélevés conformément aux contrats de prêt.