L’Association Nationale des Infirmières et Infirmiers Licenciés d’Haïti (ANILH) est consternée par les récents événements survenus le 3 avril 2018, suite aux décès inattendus et malheureux de la dame Marie Ela Aldoph et de son enfant (mort-né) à l’hôpital Saint-Antoine de Jérémie.
Depuis l’infirmière et sage femme Nadège Pierre et l’infirmier Peterson Dubergers ont été ciblés par des manifestants en colère qui en fait, réclament une meilleure prise en charge de la population par les autorités responsables.
Madame Nadège Pierre a une longue expérience de 19 ans en urgence obstétricale et son collègue Peterson Auberger est bien apprécié pour sa compétence et son sens de la discipline.
La patiente décédée avait déjà accouché par césarienne et avait été référée par le Centre l’Espoir de Jérémie sept jours avant sa venue à l’Hôpital Saint-Antoine.
De l’avis des infirmières et de l’infirmier qui l’ont reçue, son état ne relevait pas exclusivement des compétences infirmières mais aussi des compétences médicales.
La dame Marie Ela Aldoph se plaignait de douleurs à son arrivée et un sédatif lui a été prescrit par un médecin de l’hôpital joint par téléphone. Le lendemain à son réveil, elle s’est encore plainte de douleur au ventre. C’est alors que la personne qui l’accompagnait a informé que la patiente n’était pas allée à la selle depuis des jours. L’équipe médicale a été appelée en urgence avant le décès de la patiente.
L’Association Nationale des Infirmières et Infirmiers licenciés d’Haïti (ANILH) estime qu’il est important de fixer les responsabilités et réclame toujours à cet effet une autopsie en vue de déterminer les causes du décès. Il est indispensable que les raisons véritables qui ont conduit à la mort prématurée d’une mère et de son enfant soient éclaircies au bénéfice de tous.
L’ANILH réitère qu’il est trop facile de s’en prendre à ceux et celles qui sont toujours en première ligne, encaissant beaucoup plus que ce que leur demande l’exercice de la profession, poussés par l’obsession de servir au-delà du dévouement.
La mise en cause des plus vulnérables du système n’est pas de nature à provoquer une véritable prise de conscience, mais plutôt conforte dans leur impunité, les véritables responsables.
En conséquence l’ANILH réclame une enquête approfondie par les responsables du Ministère de la Santé publique et de la population, la Direction et l’Administration de l’Hôpital Saint-Antoine, à laquelle serait associée l’ANILH, pour faciliter le Parquet, maître des poursuites. Elle recommande aussi des réformes à court et moyen terme dans l’utilisation du personnel et la disponibilité du matériel.
L’ANILH tout en présentant ses condoléances aux parents de Madame Marie Ela Aldoph, espère que ces circonstances malheureuses permettront une meilleure prise en charge de la population.
L’Association Nationale des Infirmières et Infirmiers licenciés d’Haïti (ANILH) renouvelle aux intéressés et au public en général, l’assurance de sa haute considération.
Me. Lucile CHARLES, Infirmière.
Présidente de l’ANIL