L’ambassade des Etats-Unis d’Amérique en Haïti a organisé mercredi à Pétion-Ville une conférence-débats sur le thème : «Quelle Démocratie pour Haïti» avec la participation de représentants de la majorité des secteurs de la vie nationale.
La fondatrice de la Coalition des Organisations des femmes pour Haïti Nathalie Mondésir, la professeure Myrlande Hyppolite Manigat, le rédacteur en chef du journal « Le nouvelliste » Frantz Duval, et l’ancien directeur général de la Police nationale d’Haïti Mario Andrésol, étaient les principaux intervenants.
Cette conférence-débats était très animée. Après les mots d’ouverture de l’ambassadeur américain en Haïti Michèle Jeanne Sison, les quatre intervenants ont eu à expliquer la signification du concept « démocratie » comme à un enfant de dix ans.
Suite à cet exercice, les panélistes ont abordé chacun l’aspect du thème qui le concernait.
Le journaliste Frantz Duval a montré que la démocratie dont les premiers balbutiements ont été enregistrés dans le pays en 1977, n’a pas de points de départ ni d’arrivée.
C’est un processus perfectible, a soutenu le rédacteur en chef de « le Nouvelliste » faisant une brève historique de cette forme de gouvernement en Haïti.
Aucun groupe ne doit freiner le cheminement de la démocratie en Haïti qui doit avancer en respectant les règles et les principes, a-t-il poursuivi.
Le professeur de droit constitutionnel Myrlande Manigat a mis en relief les relations existant entre les variables « constitution et démocratie » en Haïti. Le pays a déjà connu 22 constitutions et 104 amendements constitutionnels, selon la politologue, posant le problème d’application.
En dépit de ses faiblesses, la loi-mère de 1987 n’est pas responsable de la situation actuelle du pays, a-t-elle soutenu.
Face aux intérêts manifestés par divers secteurs du pays pour la question, Madame Manigat a souhaité l’élaboration, par une Assemblée constituante, d’une 23e constitution dans le pays.
La fondatrice de la Coalition des Organisations des femmes pour Haïti Nathalie Mondésir, a soutenu la position faisant croire que les jeunes et les femmes sont les piliers de la démocratie, malgré, selon elle, ces deux catégories sont souvent méprisées en Haïti.
L’ancien directeur général de la Police nationale d’Haïti Mario Andrésol, a avancé que la sécurité constitue la première fonction régalienne de l’Etat pour permettre aux citoyens de fonctionner convenablement.
La sécurité joue un rôle de premier plan en matière de démocratie en vue d’établir l’ordre et la discipline, a ajouté monsieur Andresol, prévenant toutefois que les forces de l’ordre doivent se soumettre aux principes établis et s’éloigner de la politique.
Après les interventions, le public a eu la possibilité de questionner les panélistes ou d’échanger leurs idées avec eux. L‘ambassade américaine a offert aux participants un cocktail pour clôturer l’activité.
JSF/SN