Le Chef de l’Etat Jovenel Moïse a proné lundi une société égalitaire et non violente en Haïti et insisté sur la nécessité pour tous les secteurs de s’impliquer dans cette lutte, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes observée le 25 novembre.
La violence sous toutes ses formes constitue un obstacle au développement et à la croissance économique d’un pays, a soutenu le chef de l’Etat, estimant que la violence ne peut servir de prétexte à des gens pour faire passer leurs revendications dans une société démocratique.
Suivant les statistiques disponibles, 12 pour cent de femmes révèlent être déjà victimes de violence dans le pays ; 4 pour cent d’entre elles sont des filles âgées entre 4 et 17 affirmant avoir subi d’abus sexuels ; Tandis que 58 pour cent des cas concernés sont exercés par les copains ou maris de ces femmes et filles.
Ces chiffres doivent interpeller la conscience de tout un chacun, a soutenu le président Moïse.
Personne n’a le droit de profiter des troubles politiques comme alibi pour commettre des actes de violence dans le pays, a renchéri le chef de l’Etat Jovenel Moïse.
Il a renouvelé l’engagement de son administration de continuer à combattre ce phénomène enjoignant aux autorités policières et judiciaires de sévir contre les coupables.
Le chef de l’Etat en a profité pour sympathiser avec les femmes victimes de violence dans le pays notamment les détenues qui ont été violées dernièrement dans la prison civile des Gonaïves.
Il a remercié les responsables du ministère à la condition féminine et aux droits des femmes et les partenaires internationaux pour le support apporté aux victimes.
Le Président Jovenel Moïse a également procédé au lancement en Haïti de la campagne mondiale baptisée « 16 jours d’activisme » visant à promouvoir l’élimination de la violence faite aux femmes et filles dans plusieurs départements géographiques du pays.
Cette initiative se déroulera sous la direction du ministère à la condition féminine et aux droits des femmes et des agences onusiennes.
Le ministère à la condition féminine et aux droits des femmes a participé à cette commémoration qui a eu lieu au Palais national, sous le thème : « Vyolans kap fet sou fanm se youn nan pi gwo baryè sou chimen egalite fanm ak gason ».
12% des femmes vivant en Haïti ont déjà subi des violences sexuelles, a déclaré la ministre à la condition féminine et aux droits des Femmes, Evelyne Sainvil.
L’État et toute la société civile doivent lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles, a recommandé Madame Sainvil, soulignant l’existence de plusieurs textes légaux qui protègent les droits des femmes en Haïti.
La ministre Sainvil a dénoncé les viols commis au cours de ce mois dans la prison civile des Gonaïves sur des prisonnières tout en soulignant les efforts constants déployés par l’État pour protéger les droits des femmes et des filles.
Christelle Pierre parlant au nom des femmes victimes de violences, a fait remarquer que la société ne devrait pas tolérer la violence à l’égard des femmes ; et que tout le monde devrait accepter l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
La violence à l’égard des femmes est une entrave au développement, selon Christelle Pierre, estimant que le moment est venu de mettre fin à ces pratiques.
La Société doit dire non à toutes sortes de violences faites à l’égard des femmes et de filles, a soutenu Christelle Pierre, encourageant les autorités judiciaires à assumer en ce sens, leurs responsabilités.
Le viol contre les femmes peut avoir des conséquences négatives, selon Ekwée Dede, représentante de « ONU-femme » en Haïti, un organe de l’organisation des nations unies qui défend les droits des femmes dans le monde.
De nombreuses femmes quittent leurs communautés dans le monde afin de prévenir le viol, a dit Madame Dede, soulignant que plus d’un million de femmes et de filles sont violées chaque année ; et que ces crimes n’ont jamais fait l’objet de poursuites pénales, a-t-elle regretté.
Madame Helene Lalime, représentante de l’Organisation des Nations Unies en Haïti a, pour sa part, déclaré que 137 femmes ont été tuées chaque jour dans le monde suite à des violences commises par un proche.
Madame La lime a affirmé que l’ONU se bat quotidiennement pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes dans le monde.
Pour sa part, le président de la cour de cassation de la République René Sylvestre a vanté le rôle des femmes dans le développement d’une société.
Les différents membres du système judicaire ont déjà bénéficié de formations sur la manière de réduire la violence faite aux femmes et filles, -a-t-il révélé.