Lors d’une interview dans le journal « 12-13 Infos » du lundi 21 avril 2025, la présidente de la Commission de Gestion et de Restructuration de la Radio et de la Télévision Nationale d’Haïti, Sandra Duvivier, a dressé un portrait sans fard de la situation actuelle de la Radio Nationale d’Haïti (RNH). Deux mois après l’installation de la commission, elle a promis le retour d’une radio de service public forte, moderne et ancrée dans sa mission historique : éduquer et promouvoir la culture haïtienne.
« Je m’oblige à garder le moral, à garder le cap pour avoir la force et l’énergie nécessaires à l’accomplissement de cette mission difficile », a confié Sandra Duvivier. « Le constat est terrible. Il y a du travail à faire à tous les niveaux », a-t-elle reconnu.
Sandra Duvivier a expliqué que la mission de la commission repose sur trois paliers : les urgences, les actions à moyen terme, et celles à long terme. « Tout est urgent, mais il faut hiérarchiser », a-t-elle dit. Parmi les urgences : la mauvaise qualité sonore de la radio. « Rien que pour une console de son, il faut prévoir plus d’une dizaine de milliers de dollars », a-t-elle indiqué. Mais ces investissements n’avaient pas été anticipés par l’État. « Il faut aller à la recherche de fonds », a-t-elle admis.
« Jusqu’à présent, les promesses sont là. J’espère que d’ici trois mois, on pourra commencer à voir des résultats concrets », a-t-elle assuré.
Le budget rectificatif intègre théoriquement les priorités. « Mais ce ne sont que des prévisions. Il faut trouver l’argent concrètement. Et même si on obtient les fonds, ils ne seront pas décaissés en une seule fois ». « Si on a besoin de 100 dollars, on nous en donnera 10, puis 25. Il faudra planifier intelligemment chaque étape », a-t-elle illustré.
Dans son intervention, elle a insisté aussi sur la formation du personnel. « La Télévision nationale dispose d’un espace que nous allons aménager avec un écran géant pour faciliter les séances », a-t-elle promis.
Sandra Duvivier a aussi évoqué l’épineuse question de la couverture nationale. A ce sujet, elle n’a pas été tendre. « Il est inconcevable qu’une Radio nationale ne couvre pas tout le territoire », a-t-elle insisté. « La priorité des priorités, c’est de remettre la radio en état, puis d’assurer une couverture nationale. Les sites de diffusion de la radio et de la télé sont à peu près au même endroit, cela permettra de mutualiser les efforts et de réduire les coûts », a-t-elle expliqué.
La présidente de ladite commission a abordé également le 48e anniversaire de la radio, célébré dans la sobriété. « J’ai demandé aux animateurs de choisir des thèmes spéciaux pour cette journée », a-t-elle dit. Sauf que, la commission travaille à ce que le prochain anniversaire ne soit pas célébré avec la radio à ce local à Delmas 65. « Il faut trouver un local adapté », a-t-elle révélé, se basant sur les rapports d’ingénieurs.
Mme Duvivier a rendu un hommage bien mérité aux employés : « Je présente mes félicitations à toute l’équipe qui se bat au quotidien. Je leur demande de patienter, car la Radio Nationale qu’ils méritent, ils l’auront ». Et à l’audience : « Patientez. Vous retrouverez votre belle Radio Nationale, radio de service public, d’éducation, de culture, d’information, et de divertissement ».